Édition du lundi 12 mars 2007
Aix-en-Provence: les enfants de Don Quichotte déplacent les tentes de 100 mètres
Les enfants de Don Quichotte, installés depuis décembre devant l'Office de tourisme de la ville d'Aix-en-provence, ont déplacé leurs tentes d'une centaine de mètres, samedi à l'aube «pour se conformer à une décision de justice», a-t-on appris auprès de leur porte-parole.
La cour d'appel d'Aix-en-Provence avait ordonné mardi à ces sans-domicile fixe installés sous des tentes en plein centre ville d'Aix de quitter les lieux sous peine d'expulsion, une première en France selon la mairie.
«Manifestement ces gens se moquent du monde», a déclaré à l'AFP Mme Maryse Joissains-Masini, maire UMP d'Aix qui va demander dès lundi au président du tribunal de grande instance une procédure d'urgence pour que la décision d'expulsion «soit étendue à tout l'espace public d'Aix». Selon l'élue, les SDF se sont installés «à côté des commerces, dans un endroit beaucoup plus sensible».
Les enfants de Don Quichotte ont récupéré des tentes neuves qu'ils ont plantées de l'autre côté de la place où il s'étaient installés le 22 décembre. Dix-sept tentes ont été dressées pour remplacer les sept précédentes, «abîmées» par les intempéries, a déclaré à l'AFP, leur porte-parole, Jean-Michel Dubuisson, surnommé Tibo. «Nous respectons la décision de justice, nous n'avons pas voulu attendre que les forces de l'ordre nous délogent» a précisé M. Dubuisson. Selon lui, «la mairie va devoir reprendre une nouvelle procédure si elle veut nous expulser» car, a-t-il dit, «la trève hivernale n'est pas finie» (NDLR: elle prend fin le 15 mars).
M. Dubuisson a par ailleurs annoncé son intention d'entamer une grève de la faim sur place pour obtenir la tenue d'une table-ronde avec la mairie. «Je ne peux pas être conditionnée par des chantages ou des menaces», a rétorqué la maire d'Aix, en ajoutant que ses services «seront attentifs à l'état de santé» du porte-parole.
La maire d'Aix-en-Provence avait été déboutée de sa demande d'expulsion en première instance le 16 janvier. Le juge avait alors estimé que le «trouble public n'était pas avéré». La Cour d'appel a en revanche ordonné l'expulsion du campement mardi, «au besoin avec le concours de la force publique», en invoquant le «trouble à l'ordre public» occasionné.
Par ailleurs, l'ancienne ministre malienne et militante altermondialiste Aminata Traoré est venue soutenir samedi les Enfants de Don Quichotte de Toulouse qui campent depuis début janvier dans le centre-ville. «Il est extrêmement important que les mouvements qui résistent au sud et au nord se rencontrent, car nous souffrons des mêmes politiques néolibérales», a souligné Mme Traoré à son arrivée au campement des SDF toulousains.
«Nous vivons dans un même monde, et une meilleure répartition des richesses pourrait mettre fin ces situations inégalitaires», a estimé la militante altermondialiste pour qui la crise du logement, «due au fait qu'on a laissé faire le seul marché, est un non-sens dans un pays immensémment riche comme la France». Auteure de trois ouvrages dénonçant la politique de mondialisation libérale, Aminata Traoré coordonne notamment les activités du Forum pour un autre Mali.
Selon leur dernier comptage, 6 des 54 SDF qui dorment sous les tentes se sont vu proposer une solution de relogment à Toulouse, ont indiqué les responsables des Enfants de Don Quichotte qui parlent d'une «politique délibérée d'enlisement» de la mairie et de la préfecture.c=http://www
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